samedi 3 mai 2014

Rythmes scolaires: Marseille refuse d'appliquer la réforme à la rentrée

 

Le conseil municipal de la ville a voté lundi la demande d'un moratoire sur les rythmes scolaires. Et met un avant le coût "trop élevé" de sa mise en œuvre.

Ariane Kujawski
Le 28/04/2014 à 17:36
Mis à jour le 29/04/2014 à 9:32
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A Marseille, une manifestation contre la réforme des rythmes scolaires en décembre 2013. (Bertrand Langlois - AFP)
A Marseille, une manifestation contre la réforme des rythmes scolaires en décembre 2013. (Bertrand Langlois - AFP)
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Assouplissement ou pas, Marseille a décidé de passer outre la réforme des rythmes scolaires. La décision de ne pas l'appliquer à la rentrée prochaine a été votée ce lundi matin par le conseil municipal, explique La Provence, qui relève que de nombreux "anciens" manquaient à l'appel. Parmi lesquels Samia Ghali, candidate PS à la primaire, et Patrick Mennucci, candidat malheureux à l'élection municipale contre Jean-Claude Gaudin.
Le PS ayant refusé de participer au vote, le reste des élus marseillais a ainsi voté un moratoire sur l'application de la réforme. "Force est de constater que l'application précipitée de cette réforme dans une très grande ville comme Marseille engendrerait des difficultés de financement, d'organisation et de responsabilité", stipule la délibération du conseil municipal, qui avance "un coût de 23 à 27 millions d'euros". Un chiffre contesté par le PS, qui estime dans La Provence que ce chiffre n'est "plus d'actualité" depuis les assouplissements proposés par Benoît Hamon.

"Résistance politique" ou "difficultés objectives"?

Recrutement des animateurs, disponibilité des locaux... "La ville de Marseille (...) se trouve devant une quasi impossibilité de mettre en place les nouveaux rythmes scolaires dans de bonnes conditions d'ici septembre 2014", écrivent les élus dans leur délibération. Ceux-ci s'engagent ensuite à "doubler les moyens du soutien scolaire municipal".

Marseille sera-t-elle sanctionnée après cette décision? Vendredi, lors de la présentation des assouplissements apportés à la réforme des rythmes scolaires, le ministre de l'Education, Benoît Hamon, a prévenu: toutes les communes devront appliquer la réforme à la rentrée, car un nouvel étalement, "ce serait le désordre".

Quant à l'établissement d'un nouveau délai, "s'il y a un fondement pédagogique, nous serons ouverts", a expliqué Benoît Hamon. "Si c'est juste histoire de mettre la pagaille, il y a de fortes chances pour que nous soyons beaucoup plus fermés". Le ministre a précisé faire le distinguo entre "une résistance politique" et les "difficultés objectives".

Rythmes scolaires: les assouplissements pour "une minorité de communes"

 

Le ministre de l'Education nationale, Benoît Hamon, a précisé que les assouplissements à la réforme des rythmes scolaires ne se feraient que pour des "dérogations" et des "expérimentations".


A. K.
Le 02/05/2014 à 11:48
Mis à jour le 02/05/2014 à 12:19
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Benoît Hamon a visité une école de Lieusaint, en Seine-et-Marne, qui a adopté la réforme des rythmes scolaires dès 2013. (BFMTV)
Benoît Hamon a visité une école de Lieusaint, en Seine-et-Marne, qui a adopté la réforme des rythmes scolaires dès 2013. (BFMTV)
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C'était le premier déplacement de Benoît Hamon dans une école, depuis sa nomination comme ministre de l'Education nationale. Le ministre s'est rendu vendredi dans une école de Lieusaint, en Seine-et-Marne, pour y évoquer les assouplissements qu'il propose pour la réforme des rythmes scolaires.

L'école de la Ferme de la chasse, visitée par le ministre, a mis en place la réforme dès 2013. Les activités périscolaires y sont concentrées sur une après-midi, le vendredi: justement l'une des propositions d'assouplisements de Benoît Hamon.


 

"Là où des adaptations sont nécessaires, je les autoriserai"

"Réussir cette réforme, ce n'est pas juste l'imposer partout là où elle est difficile à mettre en oeuvre", explique Benoît Hamon, "sinon ce serait le désordre à la rentrée, et je ne veux pas en être responsable."
"Là où des adaptations sont nécessaires, je les autoriserai", poursuit le ministre de l'Education. "Mais ce sera dans le cadre d'un premier décret passé sous Vincent Peillon, et dans le cadre du décret complémentaire que je passe: il ne concernera donc que des dérogations, des expérimentations, donc des minorités de communes."
Marseille sera-t-elle concernée? Lors de son dernier conseil municipal, la ville a réclamé un moratoire sur la réforme, et s'est déclarée dans l'incapacité de l'appliquer à la rentrée. Le bras de fer avec Benoît Hamon ne fait que commencer.

Communiqué de presse intersyndical.