vendredi 7 mars 2014

Le leurre de la gratuité des activités périscolaires

Centre de loisirs à Hérouville Saint Clair dans le Calvados.


Centre de loisirs à Hérouville Saint Clair dans le Calvados. Crédits photo : MYCHELE DANIAU/AFP
 
De nombreuses communes sont obligées de demander une participation financière aux parents.
 
Gratuit à Paris, Dijon, Bourges ou Aubervilliers, payant sur la base du quotient familial ou d'un forfait dans d'autres villes. L'enquête publiée en août par le syndicat Snuipp, faisait état de disparités entre les communes. De 8 à 12 euros par trimestre à Mouriès (Bouches-du-Rhône), 20 euros par mois à Mandeure (Doubs), 5 euros l'année à Bourneville (Eure)… Et parmi les villes ayant opté pour la gratuité, certaines annonçaient déjà que la donne pourrait changer à l'avenir.
Les raisons de ce choix? Une incertitude, notamment dans les petites communes quant aux aides de l'État. À Faucogney (Haute-Saône), commune de 600 habitants, le maire explique que pour 2013, il n'avait pas suffisamment de visibilité concernant les subventions et qu'il a donc préféré faire payer les familles.
À Toulouse, ville qui en 2008 a fait le choix de rester à la semaine de quatre jours et demi, la mairie a construit depuis dix ans, via ses centres de loisirs associés à l'école (Clae), une offre périscolaire de qualité, payante. Entre 8 et 36 euros l'année en fonction de la fréquentation par l'élève de ces temps périscolaires, le matin, le midi et après 16 heures. La mairie explique en effet qu'elle respecte les taux d'encadrement resserrés, agréés par la Jeunesse et les Sports ce qui lui donne droit à une subvention de la CAF (caisse d'allocations familiales). Laquelle demande mécaniquement une participation des familles. Au total, la ville débourse 22 millions d'euros par an autour du périscolaire. Son maire PS, Pierre Cohen affiche la «coéducation».
Même affichage du côté de Grenoble qui propose un système entre deux. A partir de 16 heures, les enfants ont le choix entre une aide aux devoirs, des activités «récréatives» non payantes et des ateliers payants assurés par des associations, entre 1 et 12 euros par mois. «Il est logique que ces activités encadrées par des professionnels soient payantes», explique Paul Bron, adjoint chargé de l'éducation à la mairie.
Quand on y regarde de plus près, la gratuité est décidément un leurre. À Paris, Bertrand Delanoë en a fait la promesse. Mais celle-ci ne s'applique qu'aux trois heures périscolaires supplémentaires instaurées par le décret Peillon. Et rien n'empêchera les communes, à terme, d'appliquer leurs tarifs.

Source: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/02/20/01016-20140220ARTFIG00347-le-leurre-de-la-gratuite-des-activites-periscolaires.php